Le soleil traversa mes volets à moitié clos, réchauffant mon visage endormis. Me tirant de mes beaux rêves. Pourquoi ? Pourquoi fichu soleil a tu ainsi osé me sortir de ce rêve si magique ? Je rouspétais sans conviction encore à moitié endormie. Je finis néanmoins par ouvrir un œil, puis un second. Puis un pied quitta le lit, se posa sur le sol froid, provoquant une grimace sur mon visage, mon second pied rejoignit son compatriote. J’enfilais mes chaussettes chaudes, dans lesquelles je me sentais si bien. Je me dirigeais vers la cuisine, c’est-à-dire que je fis quatre pas. Mon appartement n’était pas grand, c’était tout ce que je pouvais me payer avec mon « boulot », plutôt ma passion. Et de toute façon je ne demandais pas plus. A Amsterdam, j’avais encore moins de cela. Une chambre ressemblant à un cagibi, deux personnes vivant tout juste dedans. Ici quand même j’avais réussi à trouver un peu plus grand, avec des prix plus qu’abordable. Je me préparais mon chocolat chaud. J’allais m’installer près de ma fenêtre. Je regardais les gens circuler. Je regardais le monde évoluer. Aujourd’hui, je n’avais guère envie de sortir. J’avais envie de rester à la maison. Mes yeux se posèrent sur ma guitare et mon cahier de musique. Voilà un temps que je n’avais pas pris le temps de composer. Entre les répétitions avec le Diamonds Dog et mon souci de faire rentrer des sous. J’en avais oublié mon essentiel, écrire. Alors je m’installais et attrapais un stylo et mon cahier. Ma guitare près de moi. Et ma journée défila. A un moment donné je me décidais quand même à aller grignoter quelque chose. Mais je ne retournais pas à ma musique, à la place j’attrapais mon vieux téléphone. Bah oui je n’avais pas les finances pour avoir un bel iphone ou je ne sais quoi encore. Alors tant qu’il envoyé des messages et appelé c’était ce qui comptait. Mes doigts se mirent à taper un sms « Hello beauté ! Tu vas bien ? Un petit cour particulier et un bon chocolat chaud ou café ou ce que tu voudras, ça te dis ? Bisouss ». Je l’envoyais à Erin. Erin, on se ressemblait en quelques points. Elle était spéciale pour moi. Parce qu’elle n’avait pas eu à se battre comme la plupart des gens, pour obtenir ma confiance. Elle avait ce je ne sais quoi, qui fit que. Je l’adorais Erin. Oui je l’adorais. J’adorais son humour. J’adorais le culot qu’elle pouvait avoir. J’aimais ce qu’elle dégageait. Elle avait une bonne aura. C’était Erin. Beauté, c’était moi tout craché, j’aimais bien dire des petites choses comme ça aux gens que j’appréciais. Sa réponse ne mit pas longtemps à arriver, c’était ok. J’étais toute contente. Je sautillais presque sur place. Je me mis à ranger un tant soit peu mon appartement. Enfin pour ce qu’il y avait dedans. Aucune photo accrochée. Rien de personnel. Des dessins qui trainait un peu partout, de la peinture, des partitions. C’était tout. Un long moment après, on sonna à la porte. Entre temps j’avais aussi pris le temps de m’habiller, histoire de ne pas être en pyjama quand la belle arriverait. Un sourire se dessina sur mes lèvres. J’ouvris la porte, pour y découvrir, ma belle Erin. Je la serrais dans mes bras, comme je pus avec son petit ventre. Puis deux bisous sur ses deux joues « Tu vas bien ? Et ton petit monstre pousse bien ? ». Petit monstre n’était pas péjoratif, c’était un petit surnom, loin de moi l’idée d’être méchante, car je ne l’étais pas, je pouvais être impulsive mais certainement pas méchante. Je l’invitais à rentrer. « Installe-toi ! Je te sers quoi à boire ? ». Le fait que je sois heureuse de la voir se lissait très bien sur mon visage.
 

crackle bones

Erin. Avec Erin j’avais créé un lien unique. Un lien que personne n’aurait pensé que je créerais avec quelqu’un. Moi la fille pas bavarde, bien trop impulsive et quelques peu insociable quand je m’y mettais. Erin, c’est simple, c’est unique, c’est Sara&Erin. C’est ma petite blonde, une petite beauté. Elle me faisait rire, elle était amusante et culotté. On pouvait dire qu’elle était sans prise de tête, comme moi. Elle avait un humour que j’appréciais. Et puis elle aimait la musique. Alors c’était tout naturellement que je lui ai envoyé un message à elle pour passer la soirée dans mon petit appartement bien modeste. Elle et son petit monstre. Qui ne connaissait encore rien du monde. Je fus si contente quand je reçu sa réponse positive que j’en sautillais presque sur place. Voilà bien deux jours entier que je ne l’avais pas vu et pas parler avec elle. C’était bien long. Alors quand elle sonna à la porte je fus encore bien plus contente. Un grand sourire inonda mon visage quand j’ouvris cette porte. Erin souriait aussi. Tout naturellement je pris de ses nouvelles. « Coucouuuuuuuuu !! Bah écoute, tout va bien de mon côté, elle ne me laisse pas beaucoup dormir mais d’après le doc, tout va bien ! » . Erin attendait un bébé. Le petit monstre comme je l’appelais. C’était un petit surnom loin d’être mauvais. Et Erin ne s’en offusquait pas. « Bon ça va alors, je suis contente ! ». Et c’était la vérité. Je crois bien que le nombre de personne à qui j’apportais autant d’importance était bien mince et rare mais Erin faisait partit des personnes qui m’importait beaucoup. Elle me serra dans ses bras et je lui rendis. En plaisantant je lui dis « Va falloir que t’arrête de grossir sinon on ne pourra plus se serrer comme ça ! ». Petit clin d’œil à son intention. « J’ai apporté une bouteille de champomy pour plus tard, mais je ne suis pas contre ce petit chocolat chaud dont tu m’as causé dans ton texto… j’ai super froid aux mimines, pas toi ? Fais un tel froid de coincoin dehors faut dire… et toi quoi de neuf alors, raconte-moi tout ! » . Je laissais échapper un petit rire. Je lui pris la bouteille des mains pour la mettre au frigidaire. « Ohhh merci pour le champony ! On la boira tout à l’heure ! Le sans alcool c’est la vie ! ». Pour moi je ne buvais plus d’alcool depuis maintenant quatre ans, finit la vodka au petit dej. Puis Erin elle avec son petit monstre elle ne pouvait pas boire d’alcool. « A vos ordres m’dame ! On va réchauffer ses petites mimines tout de suite non mais ho ! Moi ça va je ne crains pas trop le froid !». Je l’invitais aussi à s’asseoir sur le canapé. Je finis de préparer les deux chocolats chaud, façon moi. C’est-à-dire que je rajoutais une pointe de chantilly sur le sommet du chocolat. Je pris place à côté d’elle. « Et bien pas grand-chose de neuf ! Je me suis remis à l’écriture, avec le groupe et tout, voilà quelques temps que je n’avais pas écrit … et bien ça ne donne pas grand-chose de convaincant ! C’est nul, nul et nul, j’y ai passé la journée sans grand résultat ! Et toi alors quoi de neuf ma belle ? ».