Le week-end. Ce mot sonnait presque comme une bénédiction pour l'étudiant qu'était Louys. Il n'était certes, pas le jeune homme le plus travailleur du monde, mais il faisait des efforts. Oui, Louys il se donnait à fond dans des études qui ne lui plaisait pas. Pourtant il ne s'en plaignait pas Louys, en tout cas pas pour l’instant. Néanmoins, le samedi matin était sûrement le moment le plus barbant à ses yeux. Il avait l'impression de n'avoir rien à faire, et l'ennui, il détestait ça Louys. Oui, lui, il avait besoin de bouger, de sortir. Alors il s'était occupé comme il pouvait, le temps lui paraissant terriblement long. Enfin, la matinée passa sans grands événements. Puis, vint l'heure d'aller chercher Nuts. Cela faisait déjà une quinzaine de jour qu'il n'était pas passé chez sa mère afin de rendre visite à son chien. Et dire que celui-ci lui manquait serait un euphémisme. Il enfila alors rapidement une veste, parce qu'il faisait froid dehors et que Louys, il n'aimait pas le froid. Il détestait même. Louys se rendit donc dans son ancienne maison, salua sa mère, et s'accapara le labrador. Sur tout les membres de la famille, Louys a toujours été le préféré de Nuts. Peut-être parce que le jeune homme lui ressemblait un peu, tout deux hyperactifs sur les bords. Louys emmena finalement son chien dans un parc non loin du Costa, là où Joe lui avait donné rendez-vous la veille. Elle aussi lui manquait. Ils ne s'étaient pas vu depuis quelques jours maintenant, alors Louys n'avait pas hésité à lui proposer un rendez-vous. -même si imposer semblait mieux correspondre à la situation. Et il avait d'ailleurs bien fait puisque la demoiselle avait visiblement besoin de parler. Il n'avait pas demandé plus de détails, Louys, sachant pertinemment qu'une conversation face à face serait mieux appropriée. Il envoya alors rapidement un message à Joe avant de ranger son téléphone portable et de reporter son attention sur son chien. Il sortit une balle de son sac et la lui lança. « Tache de ne pas la réduire en poussière celle-là aussi. » lâcha-t-il également, un sourire en coin.

Une petite heure plus tard, la belle fit enfin son apparition. Louys l’aperçu au loin, et lança alors la petite balle de manière à ce qu'elle retombe à ses pieds. Sous les yeux attentifs de Louys, l'objet finit bel et bien sa course prés de la demoiselle, attirant ainsi le chien prés d'elle. Ce-dernier ne se fit d'ailleurs pas prié pour sauté sur Joe. Rapidement, Louys remit son sac sur son épaule fier de son lancer irréprochable, et s'avança vers son amie, le sourire aux lèvres. Il prit la jeune fille dans ses bras et déposa un léger baiser sur sa joue rougie par le froid. Oui, la petite brune lui avait définitivement manqué. « Pile à l'heure pour le ramener chez ma mère. Ensuite tu l'auras ton café viennois ! » Oui, il connaissait les goûts de la jeune fille sur les bouts des doigts, Louys. « Alors dis-moi, comment ça va Jojo ? »

La veille, Joe avait envoyé un message que peu de gens auraient considéré comme sos à son meilleur ami, mais lui avait compris que quelque chose clochait. Louys et Jordane, c'est un peu comme une seule et même personne, par moment. Louys et Jordane, c'est une amitié que l'on ne saurait expliquer. Si vous demandez à leurs proches comment s'entendent Louys et Jordane, ils se contenteront de vous sourire, car il n'y a rien à dire. Leur relation est parfaite, sans ambiguïté, fusionnelle. Et parfois même on les prend pour des jumeaux, chose dont ils jouent tous deux énormément. Après tout, ils sont les mêmes. Joe avait donc rendez-vous avec son meilleur ami dans un petit parc de Main Street afin de profiter de la présence de Nuts, puis les deux étudiants avaient prévu d'aller prendre un café au Costa.

Bonnet - encore - sur la tête, écharpe autour du cou, Joe sort dans le froid hivernal en direction du plus calme quartier de la ville. Elle est déjà en retard, ce qui n'est pas à son habitude, mais Whisky a encore fait des conneries dans l'appartement. Whisky, c'est le husky de Avery, son coloc, et autant dire qu'il n'a pas encore tout compris à la vie en colocation. Après une dizaine de minutes de marche, Joe se retrouve dans le fameux parc où l'attend Louys. Le jeune homme envoie alors une balle qui se retrouve à ses pieds, Nuts accourt vers elle, langue pendante, et lui saute dessus comme un idiot. Héééé, salut toi ! T'as l'air en forme. Le sourire de la demoiselle qui jusqu'alors avait disparu réapparaît d'un seul coup à la vue de son meilleur ami et son chien. Louys les rejoint en quelques secondes à peine, souriant comme jamais, et prend Joe dans ses bras. Cette étreinte et ce baiser sur la joue lui font du bien. Il lui a manqué. Pile à l'heure pour le ramener chez ma mère. Ensuite tu l'auras ton café viennois ! Joe laisse échapper un rire, son sourire sincère creusant ses pommettes. Louys a le don de la connaître pas coeur, mais aussi de la faire rire et sourire en toutes circonstances. Il est comme ça, Louys, c'est un vrai rayon de soleil, une bouffée d'air frais. Et finalement, Joe a le même effet sur lui. Et toi ton coca cherry ! Elle lui adresse un clin d’œil alors que tous deux prennent la direction de la sortie. Bien sûr, il prendra sans doute autre chose vu la température extérieure, mais elle se devait bien de montrer qu'elle aussi, elle le connaît. Même si au fond, il n'a jamais été question de compétition, entre eux. Alors dis-moi, comme ça va Jojo ? Joe hésite entre rire et soupirer. Alors d'abord elle rit, envoyant une petite tape sur l'épaule de Louys. Mais t'arrêtes, avec ce surnom pourri ! Puis elle soupire. Disons que... j'ai connu mieux. Mais parles-moi de toi d'abord. Elle est comme ça, Joe, elle n'aime pas parler d'elle. Bien sûr, avec Louys, c'est plus facile. Beaucoup plus facile. Mais ils ont des heures devant eux, et elle préfère attendre d'être posée tranquillement au café pour entamer une discussion profonde et sérieuse. Après tout, il s'agît de Kennedy, et non pas n'importe qui.

Il s'approcha rapidement de la jeune fille, et la pris dans ses bras. À vrai dire il ne connaissait pas encore le niveau de gravité de la situation, alors il opta pour une légère embrassade. Parce que oui, avec le temps, Louys apprit à mesurer ses câlins en fonction de l'humeur de sa chère Joe. Peut-être avait-elle besoin d'un plus grand câlin, plus long et remplis de bon sentiments. Mais il ne le savait pas Louys, et il se disait que de tout façon, il n'en serait jamais à court pour la belle. Rien d’ambiguë, juste une forte et puissante amitié comme on en voit très rarement. Ils veillent sur l'autre comme deux membres d'une même famille, comme deux jumeaux tout simplement. Elle laissa alors échapper un rire suite à l'affirmation de Louys. « Et toi ton coca cherry ! » ajouta-t-elle sur le même ton que le brun. Puis son sourire s’agrandit. Elle aussi connaissait ses goûts sur le bout des doigts.  « Si il faisait au moins dix degrés de plus, effectivement, un coca serait le bienvenu ! Rah, je déteste ce temps. » se plaignit-il alors en poussant un long soupir. Louys se pencha alors vers le bas afin d'agripper de sa main la balle qu'il avait précédemment lancé pour finalement la ranger dans son sac, ils empruntèrent alors le chemin de la sortie accompagnés du labrador. « Alors dis-moi, comment ça va Jojo ? » lança-t-il en appuyant bien sur le surnom de la jeune fille. « Mais t'arrêtes, avec ce surnom pourri !  Disons que... j'ai connu mieux. Mais parles-moi de toi d'abord. » Double réaction. Un rire, une tape sur l'épaule, puis un soupir. Il ne savait pas vraiment à quoi s'attendre Louys, elle avait détourné le sujet en lui retournant la question. Alors il préféra patienter jusqu'au café, elle se confiera sans aucun doute une fois posée au chaud dans un endroit calme. « De un, ce surnom n'est pas pourri, puisque c'est moi qui l'ai trouvé. De deux, ça fait référence à Jojo le clown. Ou le lapin, ça dépend des point de vue. Même si je pense que le clown te correspondrait mieux ! » dit-il en laissant échapper un rire. Il savait que le jeune fille n'était pas particulièrement fan de ce surnom, alors il se plaisait à l’appeler comme tel. « Sinon, rien de bien intéressant. La routine tu sais... ah si, j'ai bien envie de faire un tour dans la forêt la semaine prochaine pour mes photos. Faudra que tu m'accompagnes. T'as pas le choix de toute façon. » ajouta-t-il un sourire en coin. Il aimait bien se montrer autoritaire Louys, il sachant pertinemment que la brune ne pouvait rien lui refuser. Quelques minutes plus tard, les deux étudiants se retrouvèrent dans la maison de la mère Keegan. Louys,  caressa une dernière fois son chien avant de finalement prendre le chemin en direction du café. « C'est fou comment ma mère t'adore. » remarqua Louys, en faisant référence au grand sourire que sa mère avait adopté en apercevant Joe. Ils accélèrent alors le pas, arrivant ainsi devant le café Costa assez rapidement. Puis en bon gentleman, Louys laissa la brune entrer avant lui.

De un, ce surnom n'est pas pourri, puisque c'est moi qui l'ai trouvé. De deux, ça fait référence à Jojo le clown. Ou le lapin, ça dépend des point de vue. Même si je pense que le clown te correspondrait mieux ! Et il rigole, le p'tit con. Il rigole parce qu'il sait que Jordane ne supporte pas qu'il l'appelle ainsi. Eh ben, entre Louys et Avery, elle n'est pas gâtée la pauvre gosse.... Heureusement qu'Andy est un nounours avec elle. Joe se contente alors d'une grimace, tirant la langue à son meilleur ami. Cependant, elle ne relève pas. Sinon, rien de bien intéressant. La routine tu sais... ah si, j'ai bien envie de faire un tour dans la forêt la semaine prochaine pour mes photos. Faudra que tu m'accompagnes. T'as pas le choix de toute façon. La brune hausse les sourcils en dévisageant l'étudiant d'un air "tu m'as bien regardé mec ? t'as cru quoi ?", puis finit par laisser échapper un rire. Bien sûr qu'elle ira, il pourrait lui demander de le suivre en Chine pour des photos qu'elle le ferait. Et puis, ça lui fera une occasion de ressortir son propre appareil du placard. Et puis ça lui changera les idées, tiens. Va falloir que t'arrêtes de faire le mec comme ça toi hein, ou ça va mal finir ! Elle lui saute alors sur le dos comme une gamine et il manque de s'écrouler sous son poids et sous le surprise. Elle lui frotte alors le haut de la tête comme elle le ferait à Nuts et lui dépose un baiser sur la joue alors que tous deux continuent leur chemin vers le domicile de la famille Keegan.

Quelques dizaines de minutes plus tard, les voilà sur le chemin du café, après avoir déposé le jeune labrador chez la mère de Louys. C'est fou comment ma mère t'adore. déclare le brun alors que les deux jeunes sont à peine sortis de la maison. Joe laisse échapper un rire et souris à son ami. Tout le monde m'adore Louys, c'est tout ! Et j'suis sûre qu'elle voudrait m'avoir comme belle-fille, c'est pour ça ! Clin d’œil complice, tape sur l'épaule, sourire malicieux, et pourtant il n'y a aucune ambiguïté dans ses paroles, simplement de l'humour, et tous deux le savent très bien.

Finalement, quelques minutes plus tard, les voilà arrivés au Costa. Louys la laisse rentrer, en bon gentleman, et elle s'approche alors du comptoir. Un café viennois et un brownie double chocolat s'il vous plaît. Et pour monsieur... La brune sourit alors à son meilleur ami, prête à lui payer sa commande. Ouais, elle est comme ça Joe, toujours prête à ouvrir son porte-monnaie pour ses proches. Elle aurait bien sorti un coca cherry, mais apparemment cela ne convient pas au temps. Finalement, ils finissent rapidement par être servis et s'installent dans un coin à l'écart, sur un petit canapé rouge faisant face à la salle. Joe dépose le plateau et sort son ordinateur. Ouais, elle est venue pour bosser à la base. A la base, bien sûr. A taaaable ! s'exclame-t-elle dans la café presque vide, vue l'heure matinale. Un p'tit dej à onze heures ? Soyons fous, après tout elle s'appelle Joe Lancaster, et rien de vaut un bon quatre heures à toute heure !

(désolée du retard, entorse au poignet et pas mal de trucs à faire cass-dédi pour mes rimes à la fin )