Doucement le soleil se lève et me réveille de mon sommeil profond. J’ai du dormir une heure tout au plus, avec un coup dans l’pif. Comment je le sais ? Parce que je ne me souviens pas être entré chez moi, avoir enlevé mon tee-shirt et m’être écroulé sur le lit. Je remercie Dieu de m’avoir offert des jambes qui savent où aller quand mon cerveau est imbibé d’alcool. Je marmonne quelque chose que je ne comprends pas moi-même, je me plains surement, et je me retourne. J’ai l’impression d’être un gosse qui ne veut pas aller à l’école et je me rendors tranquillement…
Tranquillement…
C’est vite dit ! J’ai l’impression que quelqu’un squatte ma chambre et me fixe indécemment. Mes colocataires me feraient-ils une blague ? Ils n’oseraient pas, ils sont trop gentils pour cela ! Et puis, je crois bien que je me suis excusé après avoir fait un boucan, ou m’être pris un coussin dans la tronche en signe de protestation. Je ne m’en souviens plus. J’ouvre alors péniblement mes yeux, je ne sais pas trop où je suis, s’il faut … Je ne suis pas chez moi ? Ou dans ma chambre ? D’abord je vois flou, et une boule de poil m’interpelle. C’est alors que je vois un sorte de hamster devant mes yeux… Je me referme les yeux et … UN HAMSTER ?! « - Woaaaah m*rde ! » Soudainement, l’adrénaline s’opère et je me lève d’un bond de mon lit. Je suis bien dans ma chambre qui est toujours autant en bordel, mais ne voit pas mon chien couché dans son panier. Non, mais je m’en fous en fait ! « - Mais qu’est-ce qu’il fout dans mon lit celui-là !? » la boule de poil, aka le hamster, est en réalité Flyer, le cochon d’Inde de Joe. Je ne comprends pas, elle ne le laisserait pas délibérément dans ma chambre, sans surveillance, je serais capable de l’écraser en dormant ! Je n’ose le toucher, ce machin m’a déjà mordu une fois et depuis, je sais pertinemment que notre rapport n’est pas au top. Je sors donc en catastrophe de ma chambre et découvre mes colocataires dans notre salon « - Joe ! Qu’est-ce qu’il fout ton Swiffer dans MA chambre, sur MON lit ?! Tu sais que ça porte des maladies ces merdes ?! » Moi, amoureux des rongeurs ? Pas trop… Et si c’était une blague, je ne la trouvais pas drôle du tout.

Il soupire doucement tout en attrapant son téléphone. Déjà le troisième appel que sa sœur lui lance. A croire qu’elle est incapable de lire des sms. Il fait la moue et décroche cette fois et lorsqu’il l’entend lui demander pourquoi il n’est pas au salon, il hausse un sourcil avant de se masser le visage. Sagement, il lui rappelle qu’aujourd’hui est un jour béni où il ne travaille pas, parce que même si elle aime y rester tous les jours, ce n’est pas son cas, bien au contraire et avoir ses week-ends de libres étaient sa seule condition pour se lancer dans tout ça. Même si Aya se met à pester au bout du fil, il lui lance un « je t’aime aussi » assez mignon pour la faire taire (et comme toujours, ça ne marche pas). A la place, il l’écoute déblatérer autant qu’elle veut sur… Sur quoi déjà ? Aucune idée à vrai dire. Il se tourne simplement sur le côté et recommence à rejoindre Morphée alors qu’elle est toujours au téléphone en train de dire que le pâtissier du week-end n’est pas aussi bien que lui, que ce deal la force à payer une seconde personne, qu’il n’est pas sympa de lui faire ça…. M’enfin, il n’écoute rien, il faut être honnête. Il dort déjà en réalité et tout ce qu’elle doit entendre, c’est sa respiration paisible. « Yah !! AKIRA !! » Elle peste avant de lui raccrocher au nez, il payera pour s’être endormi au téléphone comme ça. Il faut l’excuser cependant, la nuit a été relativement courte pour lui avec le concert et l’after, il a besoin d’un peu de sommeil.

Et puis un souffle.
Soudain une langue.
Et un couinement mignon.

Il ouvre un œil puis deux avant de voir le chiot d’Avery qui s’est glissé sur le lit à ses côtés, attendant de recevoir quelques caresses. « Ohayo tomodachi ne… (bonjour l'ami) » Il caresse la boule de poil qui lui lave le nez à grands coups de langue avant de rire doucement, puis de se redresser avec lui afin de l’emmener au salon où ils rejoignent Joe. « Oh, la plus belle. » Il vient l’embrasser sur la tête avant d’aller se chercher une petite bouteille de jus de mangue, puis de bailler en s’installant à ses côtés. « Jour de repos et je peux même pas dormir. » Il fait une petite moue avant de nicher sa tête sur l’épaule de la belle brune en soupirant doucement. Et soudain, c’est le drame. Avery débarque avec torse-poil en rageant après le pauvre Flyer. « Pauvre cochon, tu vas nous le stresser. » Oui, il pense au rongeur avant de penser à son coloc. « C’est cardiaque tu sais ? » Il rit doucement avant de boire un peu puis de les regarder. « Bon… panecake pour tout le monde ? » ça reste encore dans ses cordes ce genre de choses vu que c’est principalement du sucré.

Huit heures du mat, dimanche matin. Devinez qui vient faire chier le monde lors de la seule grasse mat de la semaine ? Allez, c'est pas difficile, vous allez trouver. Ouais, ouais c'est Avery. Avery qui débarque comme un éléphant dans l'appart, comme si tout le monde était encore debout à cette heure, comme si de rien n'était. Joe, encore endormie, bougonne dans son lit et lorsqu'elle voit passer son colocataire insupportable devant la porte de sa chambre, elle lui lance un coussin en pleine face. Celui-ci s'en rend à peine compte, titubant jusqu'à son lit donc la jeune femme entend les lattes craquer. Quel gros tas, celui-là. Elle soupire, pour finalement décider de se lever. Il lui sera impossible de fermer l’œil à nouveau, de plus qu'il fait déjà jour à l'extérieur. Après avoir enfilé un jogging et un sweat, la demoiselle se tire de son lit avant d'ouvrir la cage de Flyer. Salut bonhomme. Un bisou sur la petite boule de poil qu'elle dépose ensuite par terre et qui dévale la pièce à toute allure, disparaissant dans le couloir. Un amouuuur.

Une heure plus tard, Joe est affalée dans le canapé, les jambes ramenées contre elle, une tasse de thé à la main, en train de regarder les infos sans vraiment être concentrée. Elle sursaute à peine lorsque Andy prend la parole derrière elle. Il pose un baiser sur sa tête et elle se contente de sourire comme une gamine. Oh, le plus gentil. Il est vraiment adorable, Andy. Le jeune homme râle parce que lui aussi a apparemment été réveillé un peu trop tôt à son goût, puis il vient s'asseoir aux côtés de l'étudiante avant de poser sa tête sur son épaule. Joe reporte son attention sur la télé tout en reprenant la parole. Réveillé par Avery, toi aussi ? Cela ne la surprendrait pas, vu le boucan qu'il a fait en arrivant, il y a à peine une heure. Soudain, la demoiselle sursaute en entendant le concerné crier à tue-tête dans l'appartement. Andy, quant à lui, reste serein, comme habitué à ce genre d'attaque sonore matinale. Swiffer. Sur le coup, Joe reste stoïque, les yeux ronds rivés sur Avery qui vient de qualifier Flyer de Swiffer. Certes, la rime est bien là mais tout de même. Puis soudain, elle éclate de rire lorsque Andy répond totalement posément à leur coloc sur les nerfs. Il finit même par proposer des pancakes. Ce mec est génial. Elle finit par poser sa tasse sur la table basse et se lève afin de faire face à Avery. Elle est plus petite que lui de vingt-cinq centimètres, certes, mais elle n'en reste pas moins droite, plantant son index dans le torse nu et musclé du jeune homme. Alors déjà c'est FLYER. Et de deux, il a apprit à monter aux couettes, alors j'y peux rien si la tienne tombe par terre. Son regard noir transperce celui de son colocataire rageux alors qu'elle finit par se diriger vers la chambre de celui-ci pour récupérer sa boule de poil. Moi j'veux bien des pancakes Andy s't'euplaît. s'exclame-t-elle ensuite à son ami bien plus calme que l'autre idiot. Elle adresse tout de même un sourire accompagné d'un coup de coude dans les côtes du jeune homme en revenant dans le salon, déposant Flyer sur le canapé. Flyer, tout comme moi, en avons marre que tu rentres à pas d'heure. Alors il a décidé de te punir. De nouveau, sourire en coin en mode "bien fait pour toi". Faut pas le chercher, Flyer !

Dites-moi que je rêve… Ils sont de marbre face à ma détresse. Ils s’en foutent, clairement. Je reste béat face à tant d’indifférence, même mon chien me regarde, crédule. Ah bah bravo Whisky… Le chien, meilleur ami de l’homme ? Dans vos rêves oui, de sales traitres surtout pour une portion de croquettes moisies. Je le regardais, plutôt dépité, alors qu’il se grattait le derrière de l’oreille, la langue tirée. Je ne pus m’empêcher de murmurer un « abruti » qui témoignait aussi mon amour pour ce chien. Après m’être remis de mes émotions, je regarde mes colocataires et ne peut m’empêcher de m’exprimer : « - Non mais vous êtes sérieux les gars ?! » En quelques mois de colocation, nous avions déjà des hauts et des bas, bien que pour le moment, c’était souvent des hauts, mais tout de même, ils me faisaient aisément craquer. J’étais adorable comme coloc’, j’essayais tant bien que de mal de ne pas faire de bruits quand je rentrais, et ils continuaient sans cesse à se plaindre. Jamais content ceux-là. « - On s’en fout de tes pancakes, Andy. » déclarai-je, peut-être un peu trop mauvais. Je faisais clairement la tronche, mais c’est vrai que l’odeur de ses pancakes me chatouillait les narines. « - Tente pas de m’amadouer avec de la bouffe ! Tu n’y arriveras pas ! » Il y’arrivera, il m’a toujours eu par la bouffe…
Je reste tout de même de bout, faisant face à eux, peut-être pour me donner une position de dominant autoritaire ce qui, en soi, me correspondait tout à fait. Je regarde Joe… Son cochon d’inde me punit ? De quoi ? « - Avoue c’est toi qui l’a foutu sur mon lit. » l’accusai-je aussitôt. « - Et puis, je suis pas rentré au beau milieu de la nuit, vous êtes des menteurs ! » De toute manière, je ne m’en souvenais plus. L’alcool avait fait le ménage dans mes souvenirs les plus flous, et les plus inintéressants. Ce qui m’impressionnait avec moi-même, c’était le fait que nous devions, avec les collègues, seulement « boire un coup »… Et j’ai atterri, je ne sais comment, dans une boite. « - Pour la peine Joe, tu f’ras le ménage dans ma chambre pour te faire pardonner. » Quoi ? Qui ne tente rien n’a rien. Elle est maniaque au possible.

« Iie (non), réveillé par ma sœur, puis pas cette boule de poils là » Il montre Whisky d’un signe de tête avant de faire une petite moue adorable. « Il fait jamais de détour par ma chambre Avery. » Il rit doucement, c’est déjà ça, alors que Joe y a souvent le droit. Etre un mec doit sans doute l’immuniser pour cette chose. C’est pas si mal. Quand Av’ débarque, c’est la débandade, il gueule comme un putois et Andy se marre gentiment dans son coin à le regarder avec son sourire de gosse niais et trop mignon. Quand Joe indique que le cochon peut monter aux couettes, il est étonné. « Hé ? Hontouni ? » Ça l’épate à vrai dire, il ne pensait pas qu’un petit truc pareil serait capable de ça. Histoire de détendre les mœurs et l’atmosphère, il propose des panecakes à tout le monde, après tout, c’est dimanche, alors autant faire autre chose que des toasts un peu trop grillés. « On s’en fout de tes pancakes, Andy. » « Moi j'veux bien des pancakes Andy s't'euplaît.. » Il les regarde avant de rire stupidement face à leurs réponses contradictoires, c’est constamment comme ça à la maison, mais il est heureux que ça se passe ainsi. « Tente pas de m’amadouer avec de la bouffe ! Tu n’y arriveras pas ! » Un petit sourire en coin s’affiche sur sa bouille bridée. Vraiment Avery ? Tu oses encore penser ça alors que c’est toujours ton estomac qui finit par te mettre à genoux ? Il laisse un petit rire lui échapper alors qu’il commence à préparer la pâte, comme toujours, il est rapide et la poêle chauffe déjà. « Tu mets la table s’il te plait Princesse ? » Il lui sourit et la laisse faire avant de prendre des assiettes à ses côtés et de faire un panecake en forme de cœur à la demoiselle et un en tête de Mickey pour leur râleur favori. Souriant, il se tourne vers eux et leur tend les assiettes tout en écoutant Avery tenter de soudoyer Joe. « Tu rêves, elle le fera pas. » Il se retourne à nouveau vers sa poêle pour continuer le reste.

Toujours souriante, assise dans le canapé avec Flyer sur les genoux, Joe regarde Avery d'un air presque assassin, mais amusé cependant. Avoue c’est toi qui l’a foutu sur mon lit. Diiiirect. Ce mec est décidément paranoïaque. La jeune femme lève les yeux au ciel et soupire. Et puis, je suis pas rentré au beau milieu de la nuit, vous êtes des menteurs ! Bah tiens, première nouvelle. Okay... Répondre, ne pas répondre, telle est la question. Avery est buté, et Joe le sait. Elle le dévisage longuement, avant de reprendre. Rentrer de soirée à huit heures du mat un dimanche matin en faisant un bordel pas possible, ouais c'est rentrer à pas d'heure, et en faisant un boucan monstre. Rictus désagréable au possible, puis Andy prend la parole. Tu mets la table s’il te plait Princesse ? La brune se lève et passe derrière le plan de travail pour rejoindre son colocataire japonais. Elle en profite pour lui déposer un baiser sur la joue en guise de réponse et commence à récupérer des couverts ainsi que des verres. Pour la peine Joe, tu f’ras le ménage dans ma chambre pour te faire pardonner. La demoiselle rigole et la remarque de Andy la fait sourire encore plus. Exact. On en a déjà parlé Av' : ta chambre, ton bordel. Elle lui répond sans même lever les yeux vers lui, et elle sait que cela aura le don de le faire rager encore plus. Il l'a bien cherché, le petit. Allez mange plutôt que de râler. ajoute-t-elle en lui tendant son assiette que Andy vient de leur donner. Elle prend place au comptoir, face à Andy qui lui tourne le dos, occupé aux fourneaux. Un soupir d'exaltation s'échappe de ses lèvres alors qu'elle goûte le superbe pancake en forme de coeur fait par son coloc'. Mmh, trop bon Dydou !

Je ne peux m’empêcher d’esquisser un rictus, peut-être un peu fier de moi de les avoir embêté cette nuit vu l’enfer qu’ils me font vivre ce matin. Je fais mine de réfléchir et hausse les épaules.
Je vois mes deux colocataires s’échanger des baisers amicaux sur la joue ou le front, et ne peut m’empêcher de grimacer, presque dégouté. C’est quoi tout ceci ? Toutes ces calinades débiles ? Bon ok, j’aime beaucoup quand on me fait des câlins. « - Et tant que vous y êtes, mariez-vous devant moi aussi. On dirait un couple. » Je m’assois donc à table, ne bougeant pas mon petit doigt, Andy s’en charge pour moi. Je me retrouve alors avec un pancake en forme de tête de Mickey et là encore, j’ai l’impression qu’on se fout de moi. Qu’importe, je préfère embêter Joe, elle sait répondre à mes provocations. En réalité, la fois dernière, Andy m’avait fait une prise de karaté qui m’a littéralement mis au sol et, bien qu’humilié, fallait reconnaitre que mon asiat’ favori était étonnant. « - Exact. On en a déjà parlé Av' : ta chambre, ton bordel. » je ne pus m’empêcher de la regarder droit dans les yeux et de marmonner je ne sais quelle plainte inintéressantes, comme un gamin que l’on vient de punir injustement. « - Allez mange plutôt que de râler. » Elle me tend l’assiette, et je résiste ! … Seulement deux secondes avant de la prendre et de dévorer la tête de Mickey comme un psychopate. Joe félicite alors notre cuisiner… Surement le seul qui sait, à peu prés, faire cuire des trucs sans les griller. Seulement, j’avoue que nous avons souvent recours au téléphone pour appeler la pizzeria du coin qui connaitre nos pizzas préférées par coeur et nous fait même des promotions… Tellement nous commandons chez eux. « - Lèche-botte. » je lui lance un regard, et d’un sourire en coin, je tente de la provoquer. « - Hé, Andy, j'espère que tu tentes pas de nous empoisonner parc… NON MAIS WHISKY ! » je vois mon chien tenter d’aller voir le cochon d’inde et tel que je le connais, ce balourd serait capable d’essayer de le manger. Quoique ça ne me ferait pas de mal, mais je n’aimerais pas supporter la colère de Joe jusqu’à la find de ma vie. Elle serait capable de demander à Andy de cuisiner mon chien (cliché horrible n°1 : lancé) « - Oust ! » Whisky me regard, d’abord hésitant et s’en va se coucher dans ma chambre, la queue entre les jambes. « - Ne me remerciez pas, j’viens de sauver un rongeur. »

Il rit tendrement à la remarque du jeune homme sans y faire vraiment attention. « Jaloux. » Oui bon, c’est sortit tout seul, il n’y peut rien, il avait besoin de le dire et il songe aussi à aller lui faire un câlin mais les pancakes n’attendent pas et s’il veut en manger aussi, il ne va pas vraiment avoir le choix que d’enchaîner les cuissons pour ne pas simplement rester aux fourneaux. Il fredonne une des chansons du groupe tout en continuant de faire sa petite popote, il aime s’occuper d’eux. Il a toujours été du genre à aimer prendre soin des gens et la colocation était pour lui une solution parfaite lui permettant de couper un peu le cordon avec Aya au bout de tout ce temps. Travailler avec elle, vivre avec elle, ça devenait trop dur à porter. Secouant doucement sa tête, il n’écoute que d’une oreille distraite les deux autres qui se chamaillent toujours alors que lui, continue de faire monter la pile de bonnes choses à manger. Et puis soudainement, un hurlement le fait sursauter. Il se tourne et observe le grand brun qui gueule sur son pauvre chiot. Andy ne peut s’empêcher de faire une moue des plus tristes en voyant la boule de poils s’en aller la queue entre les jambes comme si elle avait fait la pire des conneries. « Tu es trop sévère. » Ou alors, c’est lui qui est trop laxiste. Les deux sont possibles. Il abandonne sa poêle quelques secondes, le temps d’aller chercher le rongeur avant de le foutre sur son épaule. « Tiens-toi tomodachi. » Il sourit en coin avant de lui caresser le dessous du menton et de reprendre son activité. « On fait quoi aujourd’hui ? » Il se tourne vers eux et regarde leurs assiettes vides. Heureusement qu’il a bientôt fini t qu’il va pouvoir manger avec eux. Son ventre se met à gronder.

Jaloux. Joe se met à rire à la remarque de Andy et fait mine de faire des bisous à Avery, qui fait la moue, avant de s'asseoir à la table et de lui tendre son assiette en le taquinant. Le "lèche-botte" de Kenny est accueillit avec un tirage de langue prononcé de la part de Joe. Heureusement pour son coloc, pas de bout de pancake mâché en vue. La conversation allait tourner à la chamaillerie jusqu'à l'intevention de Whisky... et Flyer ! Lorsque Avery gueule sur son chien, Joe fait volte face et écarquille grand les yeux alors que son coloc dégage le husky. Les deux s'entendent bien, mais faut pas pousser non plus. Et faut dire que Flyer n'est pas du genre peureux. Alors que Avery l'engueule, Whisky déguerpit dans la pièce voisine et Joe soupire, confirmant les dires de Andy. Enfin, au moins Flyer est vivant. D'ailleurs, le japonais le récupère et le met sur son épaule, ce qui vaut un " Haaan, vous êtes trop choux ! " de l'étudiante, aux anges, les yeux brillants. Elle finit par reporter son attention sur son pancake alors que Andy leur pose une question. Que faire un dimanche matin, à dix heures à peine ? Merci Avery pour la grasse mat' foirée. Joe soupire et se tourne vers la fenêtre. Il pleut des cordes. Vu le temps, on va pas aller se balader. Son regard traverse la pièce et se pose sur la console de jeux que son deuxième coloc' partage gentiment avec ses amis. La demoiselle croise alors le regard de Avery, et elle sourit comme une idiote. Faut dire qu'ici, les jeux vidéos c'est la vie. Finalement, elle se redresse et adresse une moue adorable à Andy. On peut geeker dans le canap en pyjama toute la journéééée ? Clignant des yeux plusieurs fois, le regard suppliant son coloc, elle se retient de rire comme une gosse. La journée commence bien.

J’aurais aimé continuer notre conversation pour savoir qui était LE lèche-botte et qui était LE jaloux, mais je m’arrêtais ainsi. En fait, je m’étais surtout arrêté parce que mon chien allait faire la plus grosse connerie de sa vie en voulant bouffer le rat de Joe. Rat, Hamster, Cochon d’Inde, c’est la même chose… ça pourrait être un oiseau que je continuerais à dire que c'est un rat. Alors je dis à Whisky d’aller ailleurs, de nous laisser tranquille. J’adorais mon chien, mais il était encore jeune et son éducation se construisait à cette période. J’ai toujours eu des chiens, et j’ai toujours été celui qui les éduquent, je n’allais pas le laisser faire ce qu’il voulait sous prétexte que nous étions en colocation. Sachant que je soupçonnais Joe et Andy de le laisser faire des bêtises… Je comprenais pourquoi il semblait bête parfois. « - Tu es trop sévère. » Je regardais Andy qui s’occupait de ranger le petit rongeur dans sa cage, et éviter un accident. Joe s’extasie, nous remerciant et je leur déclare, particulièrement à Andy « - Quand Whisky mâchouillera ta guitare, tu ne diras pas ça … » Je m’arrêtais quelques secondes, le temps d’une bouchée du pancakes, et d’un sourire malicieux, je dis : « - Quoique… Je devrais peut-être lui apprendre à faire ses dents sur ta guitare justement. »
Que faire aujourd’hui ? Que ne pas faire ouais… Franchement, s’ils voulaient sortir, ce serait sans moi, j’avais prévu de rester à l’appartement, muni seulement de mon pantalon de pyjama - ou d’un boxer - et de glander toute la journée sur mes jeux vidéos. Pour une fois que j’avais une journée entière de repos. Je savais que le lendemain j’aurais une garde de nuit, je voulais profiter pleinement de ma journée à rien foutre. Joe conclut aussitôt qu’il ne faisait pas beau … pas beau ? Je n’avais même pas pris le temps de regarder par la fenêtre. « - Il est où mon briquet ? » demandai-je, sachant pertinemment qu’ils ne me répondront pas aussitôt. Je pris la peine de me lever, comme réponse à moi-même. Je croise pendant ce temps le regard de Joe, qui sourit soudainement… C’est quoi son idée à elle !? « - On peut geeker dans le canap en pyjama toute la journéééée ? » … J’ADORE CETTE FILLE  ! Soudainement, je me souviens pourquoi j’aime la coloc avec ces deux abrutis. Ils sont faciles à vivre, et ils aiment geeker, et ils ne se vexent pas -souvent- de mes remarques ou blagues foireuses « - T’as pas des devoirs l’étudiante ? » La seule qui étudiait encore entre nous trois, c’était Joe. Parfois, je me demandais comment elle faisait… non seulement de rester une journée entière, assise devant une table impersonnelle, à écouter un abruti parler pendant des heures, rentrer le soir, et tenter de réviser pendant que l’on jouait, ou se bagarrait avec Andy. Bon, certes, elle se plaignait, en nous demandant de nous taire et on écoutait pas mais tout de même. On avait beau dire, Joe était une fille tolérante. « - Et puis, t’es nulle à la console, tu sais bien ! » la taquinai-je d’un sourire comme je savais si bien les faire. Parfois j’aimais parier des choses totalement stupide, car je savais que je gagnais… Mais ils étaient pas stupides, ils ont arrêté depuis « - Bon, sérieusement, il est où mon briquet ? » J’avais trouvé mes clopes, mais pas ce qui me servirait à l’allumer. Bordel.

Andy affiche un large sourire parfois énervant sur sa face de japonais tout en se penchant vers le jeune homme pour le regarder droit dans les yeux. « Si Whisky s’en prend à ma guitare, c’est toi que je retourne sur le tapis comme la dernière fois et ça ne sera pas les mots mignons de Joe qui m’arrêteront cette fois. » Il continue de sourire, ce n’est pas « réellement » une menace, il entre juste dans son jeu, mais il sait qu’Av’ se doute qu’il est capable de le retourner rapidement malgré sa petite taille, il lui a déjà prouvé et il sait que ça a frustré l’orgueil de son ami. Alors ça reste une bonne menace pour ce genre de commentaire. Il n’entend pas vraiment sa question pour le briquet. Comme il ne fume pas, il ne regarde absolument pas ce genre de détails alors bon, il se contente plutôt de finir ses panecakes. La corvée prend fin et il peut enfin se mettre avec eux, juste à côté de Joe, voilà la belle brune bien entouré. La pile de crêpes finie entre eux et il s’en sert deux avant d’y ajouter du sirop d’érable. Il meurt de faim à vrai dire. Lorsqu’elle parle de geeker, elle lui fait grandement plaisir, il ne peut pas dire le contraire et il sait qu’intérieurement Avery est tout aussi content. Il espère juste pour sa part que ça ne sera pas un jeu de foot ou un jeu de voiture, il n’aime pas ça et se laisse facilement mener parce que l’envie de compéter n’est pas là. « Elle saura toujours te battre. » Il aime le taquiner et sourit en regardant Joe, totalement complice. Ils vont se serrer les coudes pour laminer Avery, ça va être drôle. Il repart sur son briquet et Andy soupire doucement. « Dans ta poche ? Ta veste ? Ta chambre ? » Il tourne la tête pour regarder autour d’eux. « La table basse ? » Il hausse doucement une épaule avant de se remettre à manger. Il a faim, qu’on se le dise.

Joe termine de manger son pancake alors que les garçons se chamaillent. Malheureusement, c'est comme ça tous les jours... ou presque. Mais elle s'y habitue et au fond, elle a beau passer son temps à râler, elle ne voudrait pour rien au monde changer de colocataires. Lorsque Andy demande ce que les trois jeunes gens vont faire de leur journée, Joe propose de geeker, ce qui semble ravir Avery. Pas étonnant. T’as pas des devoirs l’étudiante ? Et puis, t’es nulle à la console, tu sais bien ! Joe lui tire la langue alors qu'il sourit, fier de lui. Mais heureusement, Andy est souvent là pour la soutenir. Elle saura toujours te battre. Joe adresse alors à Avery un regard hautain qui ne lui va pas du tout, un de ceux que les filles qu'il se tape peuvent lancer, puis se met à rire comme une gosse. Exactement Dy'. Se levant pour aller laver son assiette - parce que ici, tout le monde fait sa vaisselle -, elle entend vaguement les garçons discuter à propos d'un briquet, probablement le briquet que Joe a récupéré, traînant comme toujours sur un meuble qui ne lui est pas destiné, et qu'elle a rangé dans une boîte, quelque part, on ne sait où. Un léger sourire s'étire sur ses lèvres alors qu'elle se retourne en s'adossant à l'évier, s'essuyant les mains avec un torchon. Probablement où tu l'as laissé. Mais au moins, si tu le retrouves pas, tu fumeras moins. Avery a l'interdiction de fumer dans les pièces communes, à savoir toutes sauf sa chambre, car Joe ne supporte tout simplement pas la fumée ou même l'odeur de la clope. C'est donc totalement dans son intérêt si son colocataire ne s'intoxique pas les poumons pour une journée. La jeune femme va ensuite s'installer dans le canapé et démarrer la console de jeux, bien décidée à rester en pyjama réellement toute la journée, et de pas bouger de l'appartement. Bon Av, j'te lamine sur quoi pendant que Andy finit de manger ? Sourire en coin, regard de défi, Joe tapote la manette sur sa cuisse, assise en tailleur sur le canap. Il ne va pas résister, et va bien vite oublier sa clope, croyez-le.

Le Bordel.

C’était carrément le bordel, que cela soit dans l’appartement - particulièrement dans ma chambre - ou alors dans nos conversations, comme si nous n’arrivons décidément pas à tenir un fil conducteur pour une discussion qui pourrait paraitre sérieuse… Autant, je n’étais presque jamais sérieux, mais tout de même ! Andy et Joe pouvaient faire des efforts, c’était eux deux les cerveaux. A la limite, ils m’aidaient à faire mes comptes quoi. Si on ne peut plus faire confiance aux autres… Où va le monde ? Alors dans ma tête, j’hésite à prendre Andy par surprise pour le mettre à terre, mais le chinois a plus d’un tour dans son sac … Alors je n’avais fait que jeter un mauvais regard en sa direction. Pas grave, je trouverais une manière bien plus sournoise de me venger.

Je me tarde sur une conversation plus intéressante : celle de jouer aux jeux vidéos. J’embête Joe, à ma manière, comme toujours en me vantant d’être plutôt imbattable aux jeux. Sincèrement, même bourré, je suis un champion. J’ai même réussi à exploser des records sur Just Dance après quelques verres dans le pif. « - Elle saura toujours te battre. » commente alors Andy. Joe semble bien fière. Pour une fois, je ne me braque pas et reste carrément confiant à ce sujet. Je me contente de sourire d’un air narquois et ainsi de rechercher mon briquet.
Apparemment, mon briquet avait mystérieusement disparu… Peut-être l’avais-je oublié à la boite, ou chez une amie… Je ne m’en souviens plus. Je regardais mon chien dépasser sa tête de ma chambre et me supplier du regard. Décidément, je ne pouvais rien lui refuser. Comprenant ma faiblesse, Whisky bat de la queue, content et vient nous rejoindre, notamment Andy parce qu’il y a à manger. Joe commente sur le fait que si je ne retrouve pas mon briquet, je fumerais moins. Je crois que c’est plus fort que moi, d’un air provoquant, je prends une clope, la met au bec pour ensuite aller vers notre gazinière et l’allumer. Je tire une première taffe, en regardant mes amis « - Quoi ? On le fait à l’ancienne si on a pas de briquet. » Je viens rejoindre Joe, lui balance un peu de fumée contre elle pour l’embêter et d’un sourire je dis : « - Loupé pour cette fois ! Va falloir trouver plus que de me voler mon briquet pour arrêter de fumer. » Sachant qu’ils avaient connaissance de ma mauvaise humeur lorsque je n’avais pas ma clope du matin, accompagnée de mon café… Ni même de ma clope après le diner, ou pendant qu’on jouait, ou après une partie de jambes en l’air, ou quand j’suis bourré, ou quand j’ai faim, ou… ou ? « - Bon Av, j'te lamine sur quoi pendant que Andy finit de manger ? » J’attrapai ma manette, et d’un regard exprimant le défi et la volonté, je répondis « - Si tu insistes… Mais ne pleure pas si je te bats encore une fois. » Alors que nous voyons le jeu chargé, je tiens à ce qu’un témoin soit là pour admirer le massacre « - Andy, t’es témoin n’est-ce pas ? » La musique démarre, et nous devons donc procéder aux réglages de nos personnages et de nos armes.

Il grimace d’avance en entendant Joe balancer à Avery que comme ça, il fumera moins. Il le connait l’asticot, ce n’est pas si peu qui va l’arrêter et au contraire, il va se faire un malin plaisir de faire chier. Andy peut le sentir comme le nez au milieu de sa figure. Néanmoins, il ne rebondit pas dessus, trop occupé à dévorer ses panecakes. Il se demande bien pourquoi les autres en ont si peu mangé ce matin, mais bon ! Il hausse simplement les épaules en se disant qu’il irait bien au club dans l’après-midi histoire de voir les copains et de tâter un peu le sabre. Il serait temps qu’il pense à passer le dernier échelon et atteindre la ceinture rouge tant qu’il y est. Joe le sort à nouveau de ses pensées. Du moins, elle et Whisky, Avery aussi avec sa fumée, le seul qui semble calme, c’est ce pauvre Flyer en fait. Il pousse un soupir en regardant la cigarette de son coloc se consumer avant de laisser un bout de crêpe au pauvre chiot tout en lui souriant. C’est pour ça qu’il n’a pas d’animaux à lui, il passerait son temps à les nourrir et finirait avec des obèses. Vaut mieux éviter. Lorsqu’il entend son prénom, il se tourne lentement afin de les observer tout en hochant la tête, les joues pleines comme celles d’un hamster en train de faire des stocks de nourriture. Il avale avec difficulté ce qu’il avait à mastiquer avant de sourire. « Allez Joe ! Prouve-lui qu’il a tort ! » Il sait bien qu’Av’ peut parfaitement gagner, mais il aimerait vraiment qu’elle prouve le contraire et lui cloue le bec. Déjà qu’il a envie de lui arracher sa clope… Il termine de manger et débarrasse la table rapidement pour tout foutre au lave-vaisselle avant de partir se mettre assis prêt de Joe avec un coussin dans les bras et Whisky qui le suit pour se mettre contre lui. « Il va te faire une attaque spéciale attention. » Il sourit en coin et regarde la demoiselle d’un air complice.