Derrière moi se tenait une pile de vêtements. J’en avais environ pour 500$. Normalement, je devais économiser. J’étais partie de Paris avec seulement 1000$. Cet argent venait de mes papas. C’était pour qu’ils s’assurent que j’aie assez d’argent pour me loger le premier et deuxième mois. J’étais comme une princesse qui passait du château à une haute tour avec le dragon en bas et tout. Ça faisait si longtemps que j’avais pas acheté un truc. Je me forçais tellement pour ne pas faire d’achat inutile. Mon papa Luc m’avait apprit que quand il était jeune, rien n’avait été facile. Il n’avait pas beaucoup d’argent quand il est parti de chez ses parents et a dû se créer des opportunités lui-même parce que personne ne voulait de lui. Alors, il a commencé à écrire des lettres pour pleins de magasines, à harceler les patrons jusqu’à temps qu’un lui donne son premier emploi. Trois ans plus tard, il écrivait pour Vogue. Il a dit qu’en vivant ce qu’il avait vécu, je trouverais ma voix. Mais quelle voix? Jusqu’à y’a quelques mois, ma voix, c’était de faire la fête, de me réveiller tard et de ne rien faire appart ce faire servir à manger. J’avais 22 ans et je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire ou être plus tard. J’avais deux voix d’ouverture avec mes parents, mais je ne voulais pas faire comme eux. Je voulais trouver ma propre passion et la transformer en profession. Mais jusqu’à date, vivre avec un gars que je connaissais à peine sans argent à travailler chaque jour dans un café, c’était pas l’expérience que je m’étais attendue.

Au moins, il y avait Levi. Lui, il me comprenait. Je savais qu’il avait déjà eu beaucoup d’argent et il était surement la seule personne à s’habiller avec de vrais vêtements par ici! C’était donc avec joie que j’avais accepté son offre d’aller se faire une virée shopping. Mon seul problème était que j’avais peur que ma carte de crédit soit déjà bloqué. Mon plan était de prendre la carte et de le rembourser en moins d’une semaine en faisant des heures supplémentaires. De cette façon, jamais personne ne s’en rendrait compte. De toute façon, la carte n’était pas supposé être bloqué avant demain.

Je saisis le chandail que Levi me tendit. J’enleva la robe que je venais d’essayer et la mit sur la bonne pile. Comment résister à une robe noire simple et d’aussi bonne qualité? Je pris le chandail et l’enfila avec mes shorts tailles hautes que je comptais acheter. Je poussa le rideau de la cabine d’essayage. « Magnifique! » dis-je en français tout en riant. Je me changea, prit tous les vêtements et regarda Levi avec un grand sourire. « T’es prêt? J’pensais qu’on aurait pu aller s’prendre un smoothie aussi après! » dis-je en marchant vers les caisses.