Il y a quelques jours, je me retrouvais célibataire, jonglant entre les nuits d’un soir et les relations déjà bien établies. Et puis, tout à coup, elle était revenue ma jolie brune un peu tordue. J’avoue que son regard vert d’eau avaient laissé un trou microscopique au fond de mon coeur : Clarisse Beauvoir était de nouveau ma petite amie. Notre relation n’avait jamais été des plus simples, et rien que notre rencontre présageait un avenir en dent de scie. Un jour ça va, l’autre non. Nous sommes ensemble comme nous pouvons ne plus l’être. Du jour au lendemain, comme cela. Et puis finalement, on se manque, et elle m’appelle ou je l’appelle. Elle a une attraction qui ne me laisse pas indifférent, elle est appétissante, autant qu’étincelante. En plus de cela, elle ne laisse jamais réellement le silence s’installait entre nous. Elle est étrange aussi, et je crois bien que ses vives réactions font que nous avons du mal à nous poser. Alors parfois, quand je subis un trop-plein, je peux m’empêcher de la lâcher, de la quitter et de lui dire que tout est fini : rien n’est terminé. Je reviens toujours à elle, elle revient toujours à moi. Parfois à tour de rôle, parfois non. J’ai comme l’impression que me poser avec elle me rassure, me fait du bien. Comme pour me dire que je ne suis pas si mauvais que cela, que je peux avoir un coeur. La vérité est tout autre : je pense souvent aux corps des autres femmes.
Pense-t-elle aux corps d’autres hommes ? Elle ne semble pas. J’aime son regard quand il se pose sur moi, et nos conversations qui veulent tout et rien dire en même temps. Sa façon qu’elle a de me déstabiliser. C’est ça ! Je tiens la clé : elle me déstabilise et j’adore cela. On rencontre rarement des femmes qui ne cherchent pas réellement à être la seule et l’unique. Cependant, puis-je dire que je l’aime ? J’en suis très attaché, je peux dire cela car j’ai du mal à la quitter. Ou alors je ressens une légère fissure dans mon coeur. Ô Clarisse, tu es l’un de ses poisons qui se plantent et se propagent dans le coeur des hommes. Peut-être est-ce aussi ce regard envoutant, et brisé qui me fascine tant qui fait que je reste. Chercherais-je à te consoler ? Et après, t’abandonnerais-je ? Absolument.

Je l’avais naturellement invité à l’appartement ce soir-là, pour que l’on puisse discuter ensemble, savoir où nous allons tout les deux. Je n’avouerais pas mes écarts, et je n’avouerais pas mes futurs écarts. Je ne suis pas fidèle, l’appel du charme féminin m’est insurmontable. J’aime les femmes, j’aime ma séduction, j’aime qu’elles m’aiment. Mais je me promets de faire des efforts. Andy et Joe n’étaient pas là, à ma demande, et je les remerciais de m’avoir fait ce plaisir. Ils rentreraient tard surement, mais ils n’interféreraient dans notre diner. J’avais fait des pâtes, sans les louper cette fois, et avais mis la table dans le salon et non comme un plateau télé. J’entendis la sonnette de la porte, et c’est avec joie que je découvris ma belle « - Content que tu aies répondu à l’appel. » Tel un gentleman, je la laissais passer et proposai mes service pour attraper ses vêtements chauds avant de lui déposer un baiser sur la commissure des lèvres « - Comme tu vois, j’ai fait un sacré effort. » Sacré effort, ouais.